Cette semaine dans À chacun son métier, on braque les projecteurs sur Henri Breton, enseignant en mécanique automobile au Centre 24-Juin, à Sherbrooke. Il nous parle avec passion de son parcours, de son métier et de ce qu’il transmet aujourd’hui à ses élèves.
Henri Breton n’a pas choisi la mécanique par hasard: «Mon père avait un garage à Bishopton. J’ai grandi là-dedans.» Dès l’enfance, son père l’encourage à se débrouiller. «Il m’achetait des quatre-roues, des motos, des motoneiges… mais qui ne fonctionnaient pas. Il me disait : Si tu réussis à les faire marcher, elles sont à toi. C’est comme ça que j’ai appris, à force de chercher et de comprendre.»
Après un DEP en mécanique automobile, il poursuit sa formation et se spécialise, notamment chez un concessionnaire Chevrolet de Sainte-Julie où il passera 20 ans. C’est là qu’il découvre sa fibre pédagogique en encadrant des stagiaires. Il y suit aussi des centaines de formations spécialisées pour General Motors, entre autres en diagnostic électronique.
Il y a 15 ans, il fait le saut vers l’enseignement. Depuis, il transmet sa passion à la relève, avec autant de rigueur que de bienveillance.
Un métier en pleine transformation
La mécanique automobile d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celle d’il y a 20 ans. «Avant, c’était de la mécanique pure. Maintenant, presque tout est contrôlé électroniquement», explique M. Breton. Un véhicule moyen peut contenir jusqu’à 35 ordinateurs embarqués. Résultat, les mécaniciens doivent non seulement être habiles avec leurs mains, mais aussi à l’aise avec la technologie.
«Ça prend de la logique, de l’observation, une bonne mémoire et surtout de la curiosité. C’est un métier qui évolue constamment.» Et ça, ça lui plaît. Son domaine de prédilection? «Tout ce qui touche à l’électronique. J’aime creuser, comprendre, trouver le bug. C’est très valorisant.»
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Une formation concrète et un marché en demande
Le programme de DEP en mécanique automobile au Centre 24-Juin, c’est 1800 heures de formation sur deux ans, incluant un stage en entreprise de 90 heures. Les cours sont composés d’environ 30% de théorie et 70% de pratique, dans un atelier pouvant accueillir jusqu’à 30 véhicules.
Les étudiants apprennent à réparer un véhicule de A à Z: freins, suspension, direction, climatisation, moteurs, diagnostics électroniques, etc. Ils travaillent sur des véhicules d’environ dix ans, achetés par le centre.
Le taux de placement? 100%. «Tous nos élèves se placent. Les garages manquent de bons mécaniciens, ça ne dérougit pas», assure M. Breton. Les débouchés sont nombreux: garages indépendants, concessionnaires, entreprises spécialisées, et même leur propre garage s’ils deviennent compagnons (après 4 ans et réussite des examens du Comité paritaire de l’automobile).
Le salaire est aussi attractif, il débute autour de 21$/h et peut atteindre jusqu’à 45$/h avec l’expérience. Seul hic, l’outillage. «Un bon coffre d’outils de base peut facilement valoir 25 000$, et on en voit à 50-60 000$. Mais quand tu es passionné, tu veux les bons outils.»
Un métier pour curieux, persévérants… et passionnés
Le profil type de l’étudiant en mécanique? «Curieux, débrouillard, manuel, observateur, logique, et qui aime se dépasser.» Depuis quelques années, de plus en plus de femmes rejoignent la formation. Chaque cohorte accueille en moyenne deux ou trois étudiantes.
Le Centre 24-Juin est aussi reconnu pour sa formation continue, notamment en lien avec les véhicules électriques. Une AEP spécialisée est d’ailleurs offerte.
Des portes ouvertes à venir
Pour ceux et celles que la mécanique intéresse, le Centre 24-Juin tiendra ses portes ouvertes le 26 novembre prochain. Une belle occasion de visiter les installations, rencontrer les enseignants et peut-être… trouver sa vocation.