CBC/Radio-Canada a confirmé lundi la suppression de 600 postes et l'abolition de 200 postes vacants.
Pierre Tousignant, journaliste en Estrie et président du syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio Canada affirme que le nombre de postes coupés seraient similaires, tant chez CBC que chez Radio-Canada, ce qui incite le journaliste à déclarer ceci: «Couper au réseau français fait habituellement plus mal que couper au réseau anglais. Historiquement, en tout cas.
«Ce qui va nous intéresser pour la suite des choses, c'est l'impact sur la programmation. Qu'est-ce qui va disparaître? Quels seront les choix que vont faire la direction de Radio-Canada et quel impact ça aura sur la programmation.»
«Je ne peux pas vous dire qui, quand, où? Je n'en ai pas la moindre idée. Tout ce qu'on a eu aujourd'hui, c'est un décompte comptable. C'est une démonstration comptable», a ajouté M. Tousignant.
Après quelques jours sur fond de rumeurs, la directrice générale du radiodiffuseur public, Catherine Tait, en a fait l'annonce lundi après-midi lors d'une réunion par vidéoconférence avec l'ensemble des salariés de l'entreprise.
À Québec, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a déploré qu’autant de postes soient abolis à Radio-Canada qu’à CBC. « Difficile de comprendre, par ailleurs, comment une antenne compétitive comme celle de Radio-Canada peut autant faire les frais du manque de performance de CBC », a-t-il écrit sur le réseau social X.
Ce n’est pas les premières compressions
Jean-Hugues Roy, professeur à l'école des médias de l'UQAM, a dressé la liste des nombreuses coupes effectuées dans les médias au cours des dernières années.
Monsieur Roy a rappelé que les coupures de Radio-Canada s'inscrivent dans un contexte où l'industrie des médias au Canada et au Québec traverse une période difficile. Au début du mois de novembre, Québecor a annoncé la suppression de 500 postes au sein du Groupe TVA dans le cadre d'une réorganisation de ses services.
Plus tôt cet automne, Métro Média a fermé ses portes. Cet été, Bell Canada a fermé plusieurs stations de radio et supprimé 1 300 postes en raison de pertes de revenus, et un tiers de la main-d'œuvre des Coopératives d'information s'est prévalu du programme de départ volontaire déployé, ce qui a entraîné le départ de 125 travailleurs.