Alors que le tant attendu remaniement ministériel du gouvernement Legault a été dévoilé, l'analyste politique Philippe Léger y voit moins un simple jeu de chaises musicales qu’un véritable changement d’orientation idéologique pour la CAQ.
Selon lui, les ministres les plus influents, Dubé, Girard et Fréchette, demeurent en poste, signe d’une continuité dans les priorités de base.
Toutefois, la nomination de Bernard Drainville à l’Environnement, un poste qui ne figurait pas dans ses ambitions, témoigne d’une volonté de recentrer le discours sur les enjeux économiques, en allégeant notamment les contraintes environnementales. Geneviève Guilbault devient ministre des Affaires municipales, un rôle qui risque de la placer en confrontation directe avec des élus locaux souvent plus progressistes.
Philippe Léger souligne également l’exclusion de François Bonnardel, malgré son influence régionale, une décision difficile à justifier alors que d'autres ministres non candidats en 2026, comme Dubé ou Girard, conservent leur poste.
En toile de fond, Philippe Léger anticipe un discours clivant du premier ministre, cherchant à rallier l’électorat en s’attaquant aux syndicats, à la bureaucratie, et à certains freins réglementaires. Un virage plus à droite, qui n’est pas sans rappeler certaines positions d’Éric Duhaime.
À l’échelle canadienne, il observe une tendance similaire. Marc Carney à Ottawa, le gouvernement libéral semble opérer un recul environnemental majeur, brouillant sa propre image et adoptant des politiques autrefois associées aux conservateurs, dans un contexte mondial de fatigue climatique.
Écoutez la chronique de Philippe Léger tous les matins à 6h30.
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