La modification des règles de fixation du prix des loyers au Québec ne garantit pas l’amélioration notable du parc locatif.
C’est l’avertissement que lance Mario Mercier, de l’Association des locataires de Sherbrooke.
Il craint des hausses supérieures à l’inflation sans effet bénéfique sur les logements.
«On va avoir pour la prochaine période d'augmentation des loyers des augmentations qui risquent d'être plus élevées que le coût de la vie. La dernière année, avec l'ancienne méthode de calcul, on était autour de 7 % d'augmentation de loyer recommandé. C'était beaucoup plus élevé que l'inflation. Puis ce qui voulait dire qu'avec le nous, avec ce calcul-là, on allait probablement avoir un montant moins élevé que l'inflation cette année.»
Le projet de règlement déposé le 3 septembre par France-Élaine Duranceau, alors ministre de l’Habitation, permet aux propriétaires d’inclure 5 % des coûts d’entretien et de rénovation, amortis sur 20 ans, dans les augmentations annuelles.
Aussi invité à réagir, Éric Sansoucy, de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec, défend la prévisibilité et l’équilibre pour encourager l’investissement et l’entretien des immeubles vieillissants.
«Ça couvre le coût d'acquisition, ça couvre le coût d'entretien, ça couvre le coût de location et même une marge de profit. Si j'enlève une partie, qu'est-ce qui se passe au magasin? Il va arrêter de louer? C'est un peu la même chose si on veut avoir des logements en bon état parce qu'ils sont vieillissants. Si on veut avoir des logements tout simplement qui sont mis sur le marché pour la location, on doit trouver ce point d'équilibre où ça fonctionne dans le privé.»
Écoutez les entrevues accordées à l’animateur Jean-Sébastien Hammal.
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