Les urnes ont parlé, et le paysage politique municipal au Québec connaît un remaniement significatif. De Sherbrooke à Montréal, en passant par Québec, les résultats des élections municipales livrent des leçons claires sur l'humeur de l'électorat et la nouvelle façon de faire de la politique.
Ce matin, à Que l'Estrie se lève, Jean-Sébastien Hammal recevait le chroniqueur Philippe Léger pour décortiquer les faits saillants de ce scrutin. Le constat général? Une défaite du bilan pour certaines administrations en place et des mouvements de fond qui signalent un rééquilibrage idéologique dans nos villes.
À Sherbrooke, le résultat de la course à la mairie a été particulièrement révélateur. Philippe Léger souligne l'importance du "moment pour quitter" en politique, faisant un parallèle audacieux entre le cheminement de Marie-Claude Bibeau (ancienne ministre fédérale devenue mairesse) et d'autres figures politiques. Mais la surprise réside surtout dans la déroute du parti sortant. Le successeur d'Évelyne Beaudin, dont le parti partage des orientations similaires à celles de Valérie Plante à Montréal, a subi une claque au visage en terminant quatrième.
«Le parti de Valérie Plante, là, c'était Luc Rabouin qui prenait le flambeau. Bien, Sherbrooke, c'est un peu la même chose... c'est un dur lendemain de veille parce que Rien qui bouge [...] termine quatrième dans la course à la mairie, je veux dire, et ça, c'est pas une claque au visage, je sais pas ce que c'est.» - Jean-Sébastien Hammal
Ce phénomène s'observe à Montréal où la défaite du bilan de Valérie Plante est en cause, mais aussi à travers le Québec où les "derniers bastions de la gauche" sont ébranlés. Les changements apportés, notamment au niveau de la mobilité et des pistes cyclables, ont servi de catalyseur à cette vague de réaction.
Pourtant, une ville fait figure d'exception, Québec. Bruno Marchand a déjoué les pronostics, confirmant une victoire de son bilan et de son projet de tramway. Pour notre chroniqueur, cette victoire est aussi celle d'une nouvelle façon de faire de la politique, contrastant avec l'approche "négative et traditionnelle" incarnée par certains adversaires.
L'analyse se penche aussi sur la montée de la représentation féminine dans les conseils de ville à Sherbrooke, onze femmes sur dix-sept postes ont été élues, un fait marquant et un signal fort.
«Si on prend les dix plus grandes villes du Québec, Jean-Sébastien, cinq des dix plus grandes villes, probablement, seront, euh, gouvernées par des femmes. C'est quand même un changement.» - Philippe Léger