Il n’y a pas plus de roulement de personnel au bureau de la mairie de Sherbrooke qu’ailleurs au Québec.
Appelée à réagir au départ surprise de son chef de cabinet Steve Roy, la mairesse Évelyne Beaudin a soutenu qu’on peut s’attendre à assister à des départs de ce genre, compte tenu notamment de la pression que subit le personnel politique du cabinet.
Les tensions entre élus, comme celles observées ces dernières semaines au conseil municipal de Sherbrooke, se reflètent sur les membres de son cabinet.
Selon Mme Beaudin, le départ de Claude Dostie, il y a un an, et celui de M. Roy, ne se déroule pas dans le même contexte.
Dans le cas de M. Dostie, la relation n’était «pas au beau fixe» entre elle et lui.
«C’est deux départs différents», argumente-t-elle.
«J’aurais continué de travailler avec Steve longtemps.»
M. Roy a décidé de quitter son poste par manque de motivation, rappelons-le.
Lors de son congé de maladie, l’automne dernier, une charge de travail supplémentaire pour son chef de cabinet, alors qu’on se trouvait en pleine période prébudgétaire, ajoute-t-elle, lors de l’émission Que l’Estrie se lève mardi matin.
Aux critiques provenant d’élus indépendants au conseil, concernant les départs à son cabinet, Évelyne Beaudin, fait remarquer qu’ailleurs dans des bureaux de député et de mairie on assiste à ce genre de décision.
«C’est fréquent», lance-t-elle au micro de Jean-Sébastien Hammal.
Pression des médias
La pression vient aussi des médias. Par exemple, note-t-elle, lors de la démission de la mairesse de Gatineau, France Delisle, on a dû gérer une demande d’entrevue accrue cette journée-là.
Concernant la possibilité de voir son responsable des communications, Philippe Pagé, prendre la même décision, Mme Beaudin dit gérer sa présence «une semaine à la fois».
Qui succédera à Steve Roy comme chef de cabinet, un rôle très important dans l’appareil politique municipal?
Évelyne Beaudin dit évaluer ses options. «On ne peut offrir un contrat plus long que l’échéance de la prochaine élection, fait-elle remarquer, ce qui complique le recrutement d’une personne intéressée à relever le défi.
D'autres enjeux organisationnels
Joint à ce sujet, le conseiller Marc Denault a fait remarquer que ces démissions laissent dans l’ombre des dossiers de grandes importances.
«Il me semble qu'il y a des enjeux qui seraient beaucoup plus intéressants de discuter que ce genre de problématiques, malheureusement. On a quand même des enjeux au point de vue organisationnel. D'un point de vue urbanistique, on parle du plan d'urbanisme de la nature», soutient le conseiller du district du Golf.
«Il y a quand même beaucoup d'enjeux qui sont sur la table, une planification stratégique. Pensez-vous qu'on va arriver à avoir une planification stratégique au cours de ce mandat? L'ensemble des membres du conseil municipal, c'est quand même dans une entreprise ou dans une ville. C'est un instrument essentiel parce que sinon, tu gères au gré du vent.»
Il peut y avoir plein de raisons pour lesquelles on assiste à des départs du genre dans un bureau politique. «Il y a quand même beaucoup de mouvements de personnel. Il y a certaines personnes qui ont annoncé leur départ et d'autres que c'est des rumeurs qui semblent venir d'un peu partout», constate Marc Denault, au micro de l’animateur Martin Pelletier.
«Il y a aussi des conditions qui font en sorte que les gens sont absents. Donc oui, c'est quand même préoccupant au point de vue deniers publics. Mais comme vous le dites, c'est toujours une responsabilité de la mairesse, à savoir c'est qui qu'elle engage et qu'est ce qu'ils font.»