La Ville de Sherbrooke a levé le voile sur les grandes lignes de sa nouvelle politique d’habitation, un plan ambitieux visant à répondre à la crise du logement qui sévit depuis plusieurs années.
L’objectif phare: augmenter de 20% l’offre de logements dits «hors marché», soit ceux gérés par l’Office municipal d’habitation (OMH), des coopératives ou d'autres organismes à but non lucratif.
Pour y parvenir, la Ville s’engage à injecter 8 millions de dollars dans un fonds dédié d’ici 2030. Ce montant servira notamment à soutenir la création de logements abordables, particulièrement au centre-ville, et à favoriser la rénovation de logements locatifs déjà existants.
Le plan prévoit également la mise en place d’un plan d’investissement quinquennal pour le logement ainsi que l’adoption d’une stratégie financière et réglementaire afin d'encadrer ces ambitions. Un volet spécifique vise à retirer certaines unités du marché privé pour les intégrer dans le parc de logements hors marché. Or, les détails concrets de cette stratégie restent à préciser.
L’administration municipale affirme pouvoir compter sur une division spécialisée dans l’accélération des projets résidentiels, mais on ignore pour l’instant combien de ressources humaines seraient nécessaires pour mettre en œuvre l’ensemble des mesures.
Malgré ces engagements, la Ville devra composer avec un contexte politique et financier incertain. Depuis 2023, aucun nouvel appel de projets n’a été lancé dans le cadre du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), piloté par le gouvernement provincial. De plus, des leviers importants du fédéral seront nécessaires pour espérer atteindre la cible de 20%.
Depuis 2018, Sherbrooke affiche un taux d’inoccupation inférieur à 3%, bien en deçà du seuil d’équilibre estimé à 4%, ce qui illustre l’urgence d’agir. Reste à voir si les gouvernements supérieurs seront au rendez-vous pour appuyer les ambitions municipales.