Le ton est rapidement monté, lundi soir, au conseil municipal de Sherbrooke. Une fois de plus, les tensions entre les élues indépendantes et la mairesse Évelyne Beaudin ont marqué la séance.
La conseillère Danielle Berthold a exigé le retrait de l’adoption de la nouvelle politique de participation publique, estimant que le sujet méritait d’être débattu plus longuement en atelier. Sa demande a finalement été acceptée et le point reporté.
Mais la tension n’est pas retombée pour autant. Mme Berthold, visiblement irritée, a réclamé des excuses à la mairesse après que cette dernière eut affirmé que les élus de Sherbrooke Citoyen soutiennent la politique, à l’inverse des élus indépendants. Évelyne Beaudin a refusé de présenter des excuses.
Par la suite, ce sont les propositions des conseillères indépendantes Annie Godbout et Nancy Robichaud qui ont mis le feu aux poudres.
Les deux élues ont présenté trois résolutions visant à «favoriser une gouvernance plus transparente, collaborative et efficace», une demande rejetée d’emblée par la mairesse Beaudin et les membres de son parti, Sherbrooke Citoyen.
Plus tard dans la soirée, Annie Godbout a dénoncé ce qu’elle a qualifié d’«intimidation» de la part de la mairesse, après s’être fait rappeler au règlement. Le commentaire a soulevé des murmures autour de la table, mais n’a pas été abordé davantage.
Ces échanges tendus témoignent des divisions persistantes au sein du conseil municipal, alors que plusieurs dossiers importants, dont la gouvernance et la participation citoyenne, peinent à faire consensus.
Coup monté
Mercredi matin, sur le sondes du 107,7 Estrie, Mme Beaudin et Mme Godbout ont débattu du sujet par entrevues interposées.
La mairesse a parlé d'un «coup» préparé par les élues indépendantes. Le conseil a été placé devant un fait accompli, a-t-elle déploré.
Évelyne Beaudin a rappellé les différences entre les droits des partis politiques et ceux des indépendants, affirmant que les institutions démocratiques ne permettent pas à l'opposition de gouverner simultanément.
«Ils s'étaient consultés tous les indépendants ensemble, afin de faire ce coup-là de façon concertée.»
Pour sa part, Annie Godbout a réfuté les accusations de la mairesse concernant le coup monté.
«On n'a pas voulu jouer dans le dos de personnes parce qu'on l'a envoyé 36 heures avant et absolument rien qui nous oblige de faire ça.»