Le parti municipal Vision Action Sherbrooke (VAS) a levé le voile sur son cadre financier, détaillant comment il compte financer ses promesses. L’écart avec le dernier budget de la Ville s'élève à 24,3 millions de dollars, un montant que le chef Guillaume Brien entend combler sans un gel des taxes, mais avec «rigueur» budgétaire.
Jean-François Desaulniers a décortiqué la plateforme économique de Vision Action Sherbrooke ce midi dans l'émission L'Estrie aujourd'hui. Le parti de Guillaume Brien base ses données sur les résultats financiers de la Ville de Sherbrooke au 31 décembre 2024, en tenant compte de l'excédent de fonctionnement, du fonds de roulement et de l'indice d'effort fiscal.
Parmi les engagements phares de VAS:
- Bonifier jusqu'à 16 millions de dollars l'enveloppe pour le logement social, soit 5 millions de plus que le montant voté cette année.
- Augmenter de 30 % l'enveloppe pour la réfection des rues, atteignant 7 millions de dollars pour 2026.
- Accroître de 5 millions de dollars la contribution de la Ville à la Société de transport de Sherbrooke.
- Allouer 1,5 million de dollars par an pour l'entretien du Mont Bellevue et 4 millions de dollars aux projets stratégiques d'avenir.
Le parti réitère également sa volonté de créer un «Fonds Héritage» pour les générations futures, en proposant notamment de plafonner les surplus d'Hydro-Sherbrooke pour les réinvestir dans des projets de développement.
Face à un écart de 24,3 millions de dollars, Guillaume Brien a expliqué comment il entend financer ses ambitions sans geler les taxes, mais en s'engageant à ne pas les augmenter au-delà de l'inflation «si la situation le permet». Il insiste sur la « rigueur » budgétaire: «Il faut augmenter les taxes. Ça, c'est un élément. Il n'y aura pas un gel de taxe. Par contre, si les gens disent on va faire comme avant, C'était une moyenne de 3%. On taxe à 3%. Non, non, il faut être rigoureux.» Il souhaite notamment revoir l'utilisation des réserves pour ne «pas surtaxer» inutilement les citoyens.
Le sondage: tous les regards sont tournés vers les indécis
La chronique a également porté sur les premières réactions au sondage Segma Recherche La Tribune Radio-Canada, mené du 10 au 16 octobre auprès de 513 électeurs sherbrookois. Bien que Marie-Claude Bibeau soit en tête avec 31% des intentions de vote, l'analyse montre que «tout est à faire» pour les autres candidats, Vincent Boutin (17 %), Guillaume Brien (15 %) et Raïs Kibonge (10 %) à ce point-ci.
L’analyse par tranche d’âge révèle un appui marqué pour Marie-Claude Bibeau chez les 55 ans et plus, où elle récolte 59 % des intentions de vote — un avantage notable dans un contexte où la participation de ce groupe est généralement élevée.
Vincent Boutin a rappelé la prudence historique, citant l'exemple d'un ancien candidat dont les intentions de vote ne reflétaient pas le résultat final, soulignant une «bonne marge d'erreur» et beaucoup d'indécis. De son côté, Guillaume Brien s'est dit «très heureux» d'être «nez à nez par rapport à Vincent Boutin, dans la marge d'erreur», et estime que les électeurs «entendent une déception de dire ils sont où les idées?» chez les autres candidats.