L’ex-participant de La Voix et naturopathe Tim Gaudreau était de retour devant le tribunal jeudi. Il avait déposé une plainte contre une ex-conjointe pour harcèlement, voies de fait et agression sexuelle, mais le juge Conrad Chapdelaine n’a pas cru sa version des faits et a rejeté les trois chefs d’accusation.
L’audience s’est terminée dans la tension. À la sortie de la salle no 4 du palais de justice, Gaudreau a dû être intercepté par un agent de sécurité après avoir insulté un proche de la plaignante. Visiblement frustré, il a lancé que « les médias ne rapportaient que ce qu’ils voulaient ».
La plaignante, protégée par une ordonnance de non-publication, est la même femme impliquée dans une précédente cause pour laquelle Gaudreau avait déjà été condamné.
Rappel des antécédents judiciaires
En 2019, Tim Gaudreau avait été reconnu coupable de voies de fait causant des lésions corporelles, introduction par effraction et harcèlement criminel pour des gestes commis en octobre 2017 envers cette même femme.
Le tribunal lui avait imposé une peine de 90 jours d’emprisonnement à domicile, des travaux communautaires et une amende de 1700$.
L’homme avait fait appel du verdict, mais la Cour d’appel a rejeté sa demande.
Les faits retenus concernaient un épisode survenu en mai 2017, alors qu’il aurait violenté son ex-conjointe devant son enfant de cinq ans. Deux ans plus tard, la victime souffrait toujours d’anxiété et de lésions cervicales, tandis que son fils présentait des comportements agressifs.
Un blogue pour «rétablir la vérité»
En janvier 2024, peu après avoir purgé sa peine, Gaudreau a publié un blogue personnel dans lequel il critiquait le travail des journalistes et affirmait que « la vérité allait triompher », partageant même des extraits de preuves issues de sa défense.
Il y écrivait notamment:
«Il est aberrant qu’on ait pu publier de tels articles à mon sujet. La juge Hélène Fabi a rendu un verdict de culpabilité sans aucun doute raisonnable.»
Peu de temps après la publication, en février 2024, la plaignante se serait présentée chez lui après un accident de voiture. Selon Gaudreau, elle était en état d’ébriété et souhaitait discuter du blogue. Il prétend qu’elle aurait eu des gestes déplacés, ce qu’elle nie catégoriquement.
Il a enregistré la scène à son insu, affirmant vouloir obtenir des aveux ou une rétractation. Celle-ci n’est jamais venue.
Un doute raisonnable, selon le juge
Le juge Chapdelaine a rejeté la plainte de Gaudreau, concluant qu’un doute raisonnable subsistait et que les critères objectifs pour les infractions alléguées n’étaient pas atteints.
Il a estimé que Gaudreau avait toléré la présence de son ex-conjointe chez lui et profité de la situation pour tenter d’obtenir une rétractation.
«Même si la porte n’était pas verrouillée, l’intimé n’a pas pris les moyens à sa disposition pour que l’accusée quitte. Il profite plutôt de sa présence pour obtenir une rétractation», a souligné le magistrat.
Le juge a ajouté que, par ses publications en ligne, Gaudreau savait très bien pourquoi son ex-conjointe s’était présentée à son domicile.
À sa sortie du palais de justice, Tim Gaudreau s’est montré particulièrement irrité, refusant de répondre aux questions des journalistes.