Confronté au meurtrier de sa fille Julie, Pierre-Hugue Boisvenu a dû faire preuve d’une grande retenue pour ne pas s’en prendre à Hugo Bernier, mardi devant la Commission des libérations conditionnelles.
Plusieurs dans leur situation auraient été tentés de se venger et s’en prendre à celui qui a assassiné et violé son enfant, même des dizaines d’années plus tard.
«Le meurtrier de ma fille va un jour ou l'autre va reprendre le trottoir, reprendre la rue. Et il faut se donner comme mission qu'il ne fasse pas d'autres victimes, qu'il n'y ait pas d'autres Julie Boisvenu. Surtout dans les cas des récidivistes qui, tout au long de leur vie, ont agressé toutes les femmes qui sont passées dans leur vie, que ce soit de façon volontaire ou involontaire. Donc c'est ça qu'il faut se donner comme mission. C'est la mission que Julie m'avait donnée, qu'elle me donne depuis 23 ans et je devais confronter cet individu, le conforter dans ses pensées, ses contradictions, ses mensonges, ses fantasmes, sa déviance.»
Mardi, la Commission des libérations conditionnelles a refusé la demande de sortie avec escorte d'Hugo Bernier, le meurtrier de Julie Boisvenu. On a jugé le risque trop élevé pour la société.
Pierre-Hugues Boisvenu, père de la victime, présent à l'audience, a confronté Bernier pour la première fois.
Il se réjouit de la décision.
Sur les ondes du 107,7 Estrie, il a exprimé son soulagement, malgré les difficultés techniques rencontrées lors de l'audience.