Face à la hausse marquée des incendies causés par des batteries au lithium-ion, la Ville de Sherbrooke et son Service de protection contre les incendies de Sherbrooke lancent un appel à la prudence. Et pour agir en amont, un partenariat stratégique vient d’être conclu avec l’organisme Appel à Recycler Canada, chef de file du recyclage sécuritaire des piles et batteries.
Depuis juin seulement, le Service de protection contre les incendies de Sherbrooke a été appelé à intervenir à quatre reprises pour des incendies liés à des batteries, notamment dans des outils, téléphones ou véhicules électriques. Des incendies difficiles à maîtriser.
«On a eu des incendies dans des véhicules, des cellulaires, et même des conteneurs à déchets, parce qu’une pile a été jetée dans les ordures ménagères. Ça peut imploser sans prévenir, avec dégagement de gaz toxiques», a expliqué Alexandre Groleau, chef aux opérations du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke.
Dans certains cas, les pompiers doivent utiliser de l’équipement spécialisé, comme des toiles thermiques ou des lances à glisser sous les véhicules. «C’est une toute autre approche que celle d’un feu de galerie», précise-t-il.
Un danger souvent causé par l’imprudence
Les incendies proviennent souvent de batteries modifiées ou de chargeurs non homologués, parfois achetés à rabais en ligne. Dans un cas sur deux, une modification par l’utilisateur serait en cause.
«Il y a des gens qui laissent charger leur vélo ou leur téléphone sur le divan, ou achètent des batteries à bas prix fabriquées à l’étranger. Ces produits n’ont pas les mêmes standards de sécurité que ceux autorisés au Canada», note M. Groleau.
Et la popularité croissante des appareils rechargeables, outils, vélos, trottinettes et vapoteuses, vient amplifier les risques.
Une réponse concrète
Pour répondre à cette problématique croissante, Sherbrooke a désormais accès à des contenants sécuritaires dans tous ses écocentres, grâce à son partenariat avec Appel à Recycler, un OBNL présent dans plus de 15000 points de collecte au pays.
«L’objectif, c’est de détourner les piles et batteries des sites d’enfouissement, et de réduire les risques dans les résidences. Les citoyens peuvent maintenant déposer leurs batteries en fin de vie, ou endommagées, dans les écocentres de la Ville, selon les heures d’ouverture», indique Camille Vandeerstraeten, stratège chez Appel à Recycler.
En plus des petites piles domestiques, Appel à Recycler collecte aussi les batteries de véhicules électriques et même ceux des vapoteuses.
Écoutez le dossier du journaliste Jean-François Desaulniers.